mercredi 9 septembre 2015

L' ÉCOLE  MATERNELLE  D'AFFREVILLE

Parmi les événements les plus mémorables de la vie d'un enfant est sans doute l’entrée en classe de  première année scolaire qu'on nomme l'école maternelle.Cette appellation est due au fait qu’il se produit à cet âge une rupture entre la période de liberté et d’insouciance dont jouissent les enfants avant la scolarité , et le fait que  l’enfant se découvre non  préparé aux usages de communication de l’éducateur, ainsi que sa relative adaptation aux matières telles que le langage et les rudiments du calcul. La méthode préscolaire préconisée actuellement appelée préparatoire mais  non obligatoire est la crèche  ou garderie qui consiste seulement à surveiller des enfants ou les occuper avec des jeux alors que  la plupart de ces établissements sont privés. Les jardins d'enfants de la commune appelés souvent garderies sont des établissements comportant plusieurs classes relevant des prérogatives des collectivités locales et gérés par la municipalité.
Durant l'époque coloniale, il existait des structures traditionnelles ainsi que les classes maternelles qui prenaient en charge les enfants en vue de leur préparation à la scolarité, mais aux lendemains de l'indépendance, avec les perspectives de « démocratisation de l'enseignement » et compte tenu des moyens existants, la priorité a été accordée à la scolarisation obligatoire des enfants à partie de 6 ans.
Je me souviens très bien de mon premier jour de maternelle.Comme tous les événements importants me concernant je n'étais pas mis au courant jusqu'à la dernière minute, car connaissant mon caractère rebelle, on redoutait une manifestation d’une escapade inopinée. Et ce matin-là, lorsque ma mère me vêtit de mes beaux apparats sans me donner de détails, le doute me prit mais sans que je sache exactement de quoi il s'agissait . Cependant lorsque je vis arriver à la maison mon oncle maternel, je sus par incidence qu'il avait été appelé pour accomplir une mission spécifique me concernant, dont mon père était dans l'incapacité physique et morale d’effectuer. Mon maternel habitait la ferme de mon grand père maternel ou je suis né . Je  compris de suite qu'il s'agissait d'une mission, parce qu'il existait des antécédents entre nous et le plus mémorable reste celui de mon baptême . Mon grand père maternel avait une belle ferme et j'y passais beaucoup de mon temps car j'étais l'aîné de mes frères et sœurs et je disposais de grands privilèges auprès de lui. Ce sont en fait les meilleurs moments de ma vie. En plus des étables de moutons, mon grand père possédait pas très loin de la ferme un jardin magnifique qui s’appelait Bouzaher. Dans ce jardin il y avait trouvait toutes sortes d'arbres fruitiers et qui étaient tellement hauts qu'on ne pouvait voir le ciel. Tout au long de ce jardin à même l'intérieur coulait un petit ruisseau autour duquel régnaient une fraîcheur agréable et un calme reposant.
La date de mon baptême approchant, nous partîmes à la ferme, mais on fit tout pour me cacher l'événement. Plus le moment approchait et plus je sentais qu'il se préparait quelque chose à mon insu. Mais le jour où on m'habilla d'un joli costume blanc, je compris que mon jour était venu, mais tout le monde savait aussi qu'on n'allait pas  m'avoir si facilement. Esseulé, sans aucun allié, je me mis à réfléchir au moyen d'une échappatoire sûre qui me permettrait au moins de repousser  l'échéance redoutée .On était à l'approche de l’été, et les beaux épis de blé étaient très hauts , en tout cas plus que moi. Ma naïveté enfantine me fit voir là, le salut recherché et j'ai vite couru  m'y réfugier. Mais lorsque l'ordre à la chasse à l'homme fut donné, j'ai été trahi par mes mouvements et la meute dirigée par mon oncle bien aimé ne tarda pas à m'encercler, et c'est encore lui qui eut le privilège de me capturer.Et comme je me débattais de toutes mes forces et que lui aussi portait  un bel habit je n'ai pas hésité à  le lui lacérer avec ma belle dentition.
La lecture de cet épisode était utile  pour la suite, c'est-à-dire le jour de la rentrée à l'école maternelle. Comme cité plus haut, les beaux habits que je portais ce jour-là me donnaient de l'inquiétude, parce que ce n'était pas un jour de fête, et je n'avais aucune information  de ce qui allait se passer . L'heure étant arrivée pour m'emmener à l'école mon oncle finit par  me surprendre et utilisa le même procédé que celui utilisé le jour du baptême . Naturellement j'ai aussi utilisé  ma réplique habituelle, c'est à dire que son habit devait arriver en lambeaux. Le lendemain, la présence de mon oncle ne fût plus nécessaire, car dans le nouveau cadre de vie où on m'a envoyé, j'étais entouré de charmants bambins en ayant comme institutrice une agréable jeune dame , je finis par m'accoutumer rapidement à la vie  communautaire.

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